Entre les bénévoles et les bénéficiaires

Il faut savoir que les personnes qui ont recours à l’aide sociale auprès d’une association caritative comme les Restos du cœur, ont un niveau de vie très bas. Les effets de la crise économique qui perdure et les prix qui augmentent ne font qu’accroître la pauvreté. Ainsi, à la fin du mois, il ne reste plus rien à certaines familles françaises. En effet, le seuil de pauvreté dépend du nombre d’individus qui composent la famille. En 2010, ce seuil est de 803 pour une personne seule et de 1687€ pour un couple avec deux enfants. En 2012, 13.9 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté. Ce taux accuse une légère baisse car il était de 14.3 % en 2011 cela ne veut pas dire pour autant qu’il y a eu une hausse du niveau de vie des plus pauvres durant cette période. En France, en 2012, on compte 8.6 millions de français qui vivent avec moins de 964 par mois.
 La pauvreté est principalement alimentée par trois éléments : le marché de l’emploi, les structures familiales et les migrations.  En effet, le marché de l’emploi, les entreprises cherchent des hommes et des femmes qualifiés avec un bon niveau d’études. Ce qui s’avère compliqué pour certaines familles dissuadées par les tarifs trop élevés des grandes écoles. Malgré l’envie d’étudier, les personnes modestes sont obligées de changer de voie ou d’arrêter leurs études car celles-ci deviennent trop coûteuses. 







Quant aux structures familiales, se sont les familles monoparentales qui sont le plus touché. En effet, leur part dans la population pauvre passe de 20.6 % en 2011, à 22.3 % en 2012. Elles sont composées en majorité de femmes avec enfants et leur taux de pauvreté est cinq fois plus élevé que celui des couples avec enfants.

Pour finir, les migrations sont aussi source de pauvreté. Par exemple, des personnes venant d’autres pays vont venir s’installer en France en espérant un avenir meilleur. La plupart du temps, les immigrés  enchaînent les petits boulots mal payés que les français ne veulent pas faire ce qui leur permet à peine de payer un logement et de quoi se nourrir. Et certains se retrouvent sans ressources.







 En 2013-2014, 55% des bénéficiaires étaient demandeurs d’emploi, 10%  étaient au foyer, 7% étaient retraités, 6% étaient handicapés, 6% étaient actifs (CDD ou CDI) et 1% étaient étudiants. De plus, 41% d’entre eux vivaient en HLM, 37% en logement privé, 13% en logement précaire (hébergé chez l’habitant, en caravane ou à l’hôtel), 8% étaient hébergés en centre d’accueil ou en foyer et 1% étaient SDF.








Aujourd’hui, en France, on compte plus de 9 millions de chômeurs. En effet, entre 1982 et 2012, on constate une nette évolution du chômage en France qui touche principalement les ouvriers non qualifiés comme le montre le document ci-dessous :





Face à la montée du chômage, les ouvriers non qualifiés se distinguent clairement. En trente ans, leurs taux de chômage a doublé pour atteindre les 20% en 2012.




Les Restos du cœur ont été créés en 1985 dans le but d'aider les personnes les plus démunies et pour lutter contre la pauvreté sous toutes ses formes. Chaque année, ils accueillent plus d’ 1 million de personnes dans leurs 2090 centres répartis dans toute la France. En 2011, les Restos du cœur avaient 63 000 bénévoles pour 870 000 bénéficiaires et la France comptait 61 795 000 d’habitants. En 2014, ils y en avaient 67 600 bénévoles pour 1 million de bénéficiaires et 66 000 000 d’habitants en France. Entre 2011 et 2014, la part des bénéficiaires a augmenté de 7.85 %, ce résultat est décevant ; alors que la part des bénévoles n’a pas augmenté. Cependant, au sein des Restos du cœur se crée un lien social entre bénévoles et bénéficiaires ce qui est très positif, cela leur permet d’avoir une vie sociale et d’être motivé pour trouver un emploi. En vue de quelques témoignages, on remarque que pour être bénévoles aux Restos du cœur, il faut être passionné par l’aide à la personne et les bénéficiaires sont très reconnaissants. 


Témoignage d’un bénévole : « depuis 5 ans en participant aux inscriptions, mais surtout à l’accueil. Café, petit gâteaux secs, une bénéficiaire qui apporte un gâteau...c’est très convivial ! Pour nous tout se passe bien, il n’y a pas d’affluence, extraordinaire (…) quelques jeunes rechignent à trouver du travail, c’est ce qui m’énerve le plus, mais je suis heureuse de donner de mon temps ».
Témoignage d’une bénéficiaire : « se rendre aux Restos du cœur c’était ravaler ma fierté, mais me sortir de ma situation, car je peinais financièrement au quotidien. Je garde contact avec ces gens qui ont pris une petite place dans mon cœur, et je ne manque pas de faire un don chaque fois qu’ils sont présents ».

Au vu des témoignages ci-dessus, nous constatons que les Restos du cœur sont d’une grande aide pour les personnes précaires et les missions sont très enrichissantes socialement pour les bénévoles. En général, les centres d’accueils des Restos du cœur sont situés dans les quartiers les plus pauvres comme le montre le document ci-dessous qui représente la ville de Strasbourg avec ces 13 centres de distributions :




On observe avec l’exemple des différents quartiers de Strasbourg, qu’il y a des quartiers plus aisés et plus pauvres que d’autres. Les centres des Restos du cœur sont implantés dans les quartiers les plus pauvres de la ville comme la Meinau ou le Neuhof où la moyenne du revenu des individus se situe à 441 € par mois.









On distingue que les tranches d’âge situées entre 25- 31 ans et 32 - 38 ans font davantage appel aux Restos du cœur. Les étudiants aussi ont parfois recours aux Restos, même si leur part (9%) des bénéficiaires reste minime. Cela peut se traduire par le fait qu’ils rentrent dans la vie adulte et deviennent autonomes. Donc, il faut trouver un logement, se nourrir, payer les transports … sans l’aide des parents. A l’instar des étudiants, la part des retraités est elle aussi faible (4%), car les revenus de la retraite sont souvent faibles; il est donc parfois difficile de joindre les deux bouts.






Franchir la porte des Restos du cœur reste un geste difficile à accomplir car les individus sont conscients qu’ils ont besoin d’aide. Cette prise de conscience est souvent rejetée par les plus démunis qui veulent s’en sortir seuls. Les bénévoles sont là pour leur tendre la main et les accompagner tant pour l’aide alimentaire, la demande de logement ou l’insertion professionnelle en proposant des pistes de réinsertion sociale tels que les ateliers et les jardins d’insertion.